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LA PHALENE DU BOULEAU ET L'EVOLUTION

La Phalène du bouleau, un papillon de nuit, est cité dans la majorité des ouvrages pour expliquer la théorie de Darwin.

Ce qu'on explique :

Ce papillon, vivant en Angleterre, est paré d'une robe blanche tachetée de noir, qui lui permet de se confondre avec l'écorce de bouleau et d'échapper aux prédateurs.

Au milieu du XIXe siècle, moment de l'industrialisation, les naturalistes ont observé l'apparition d'un nouveau type de Phalène. Des individus appartenant à cette espèce ont adopté une robe noire et sont devenus majoritaires (90% de la population) à la fin du siècle. Avec l'industrialisation, les bouleaux, couverts de charbon, avaient eux aussi noirci.

A la fin de l'ère industrielle (milieu du XXème), avec la diminution de la pollution : les bouleaux ont retrouvé leur couleur naturelle et les phalènes ont progressivement retrouvé leur robe claire.

C'est une modification de la séquence des nucléotides d'un gène qui est à l'origine de l'apparition d'un nouvel allèle. C'est une mutation liée à une erreur de copie de la molécule d'ADN avant la division cellulaire. A l'echelle moléculaire, l'ADN code pour un pigment de couleur sombre et les cellules des écailles des ailes se chargent de ce pigment.

Dans l'espèce, les deux génotypes (clair, sombre) permettent de survivre dans des environnements différents. Si les conditions du milieu se modifient la fréquence des allèles se modifie en conséquence.

Actuellement, aucun des deux allèles n'a disparu dans la population des phalènes. Seules les fréquences changent en fonction du milieu.

Ma vision :

Quoiqu'il arrive, les phalènes payent leur tribut aux prédateurs.

On suppose juste que l'ADN porte le code génétique et que des séquences codent pour un pigment de couleur sombre : la mélanine. C'est également le code génétique qui détermine la quantité de mélanine synthétisée. Quand il y a peu de mélanine les ailes sont claires , lorsqu'il y a beaucoup de mélanine les ailes sont sombres.

Dès qu'un système de gènes déterminant la synthése de mélanine est apparu chez les phalènes, ils a pu subir des mutations qui ont joué sur la quantité de mélanine synthétisée. Il existe alors plusieurs versions de ce système (plusieurs génotypes).

Parmi les phalènes qui se posent sur les bouleaux, celles qui se confondent le mieux avec la couleur naturelle des bouleaux sont moins la cible des prédateurs et vont donc être plus nombreuses à se reproduire. C'est le phénotype «bouleau nature» qui va être le plus fréquent.

Mais ce qui est important pour l'espèce «Phalène du bouleau» c'est qu'elle a dans son pool de gènes le potentiel pour faire face à certaines modifications du milieu.

Ainsi, quand l'industrialisation noircit les bouleaux, au fur et à mesure que les bouleaux noircissent, les versions «bouleau sale » deviennent les plus fréquentes.

Les mutations ne sont pas provoquées par le milieu, et la survie de l'espèce n'est pas conditionnée à l'apparition de la bonne mutation au bon moment. Quand une mutation apparaît, même si elle semble sans intérêt, c'est peut être celle qui sauvera l'espèce dans un futur plus ou moins proche. Le milieu ne provoque pas de mutation mais ne l'empêche pas non plus de se produire. Donc, dès mutations doivent apparaître périodiquement et une certaine proportion est conservée et fait partie du pool génétique de l'espèce.

Quand la version « bouleau sale » devient la plus fréquente, la version « bouleau naturel » ne disparaît pas.

Ainsi, quand la pollution diminue et les bouleaux retrouvent leur couleur naturelle, la version « bouleau naturel » pré-existante devient la plus fréquente, mais d'autres versions du système de gènes « synthèse de mélanine » persistent.

Remarque : Dire que l'apparition d'une mutation est due à une erreur de copie de la molécule d'ADN me semble abusif et cache tout le mérite de ce système et ce que nous lui devons.

Un système de copie trop peu fidèle ne permet pas de prédire ce que va être la génération suivante et l'apparition d'espèce risque de ne même pas pouvoir être possible.

Un système fidèle à 100% va empêcher toute modification des chaînes d'ADN et donc interdire toute adaptation et toute évolution. C'est un système figé, sans avenir.

Le taux d'infidélité dans la copie d'ADN, observé dans la nature, doit,être, lui-même, le résultat de l'évolution. Pas trop élevé pour que les individus d'une génération à l'autre soient de la même espèce et pas trop faible pour que le pool de gènes soir suffisament tolérant à des modifications de l'environnement.

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